Dans un contexte où la protection de l'enfance est en crise dans de nombreux départements, deux élues héraultaises, Fanny Dombre-Coste et Véronique Calueba, ont décidé d'agir en proposant seize mesures destinées à améliorer l'assistance à l’enfance. Leur initiative vise à remonter ces propositions aux parlementaires, afin de garantir une meilleure prise en charge des enfants dans le département.
Contexte de crise dans l'assistance à l'enfance
Les conditions actuelles de l'aide à l'enfance dans l'Hérault sont alarmantes. Le président du Département, Kléber Mesquida, a alerté sur l’impact des restrictions budgétaires imposées par l'État qui risquent de fragiliser les dispositifs en place. Avec des établissement sous tension, des gestes tels que les grèves des Maisons de l’enfance en 2024 témoignent des difficultés rencontrées quotidiennement, où plusieurs enfants se retrouvent à dormir dans des conditions inacceptables.
Un budget préservé, mais insuffisant
Véronique Calueba, vice-présidente déléguée aux solidarités, souligne que l’aide à l'enfance est considérée comme une priorité indiscutable pour le Département. En 2025, un léger accroissement du budget dédié à l'enfance est prévu, atteignant 203 millions d’euros, un effort louable mais jugé insuffisant au regard de l'explosion des besoins constatés suite à la crise sanitaire.
Des propositions concrètes pour l'État
Les élues proposent un ensemble de dix-sept propositions à l'État, servant à renforcer l’efficacité de l’assistance à l’enfance. Parmi celles-ci, l'une des mesures phares consiste en l’intégration d’un amendement dans la loi SRU, ayant pour objectif d’inclure des places d'accueil pour enfants dans le calcul du nombre de logements sociaux fournis par les communes.
Utiliser les ressources existantes
Les politique publiques locales envisagent également la réquisition de bâtiments vacants appartenant à l’État pour aménager des structures d'accueil. Fanny Dombre-Coste a rappelé l'importance de prioriser ces espaces pour l'aide à l’enfance, permettant ainsi de donner pleine chance aux jeunes en détresse qui ont besoin d'un environnement propice à leur épanouissement.
Amélioration de l'attractivité des métiers
Le manque de personnel légitime une attention particulière sur l’attractivité des métiers dans le domaine de l'aide à l'enfance. Calueba évoque une revalorisation salariale pour les assistantes familiales et l’importance d'une reconnaissance adéquate de la pénibilité du travail. L'accent est mis également sur l'amélioration des conditions de formation pour les apprentis dans ce secteur.
Les enjeux de la santé mentale
Les élues héraultaises ont également alerté sur les ressources insuffisantes pour répondre aux besoins spécifiques des enfants souffrant de problèmes de santé mentale. Une situation alarmante où 40% des enfants auraient besoin d'un suivi psychiatrique, avec des dispositifs actuels trop limités pour apporter une réponse efficace.
Une décision engagée pour l'avenir
Les propositions avancées par Fanny Dombre-Coste et Véronique Calueba s’inscrivent dans une volonté de transformation du modèle d’aide à l’enfance. Celles-ci visent à alerter sur l’importance de cet enjeu social et à encourager une prise de conscience collective autour de ce véritable choix de société. Un rapport de la commission parlementaire sur les propositions devrait être rendu d’ici fin mars, offrant ainsi une première réponse à ces problématiques pressantes.