Le procès de Sandrine Pissarra, mère d'Amandine, et de Jean-Michel Cros, son beau-père, a débuté cette semaine aux assises de l'Hérault. Leurs actes de violence contre l'adolescente, décédée tragiquement à l'âge de 13 ans après des années de maltraitance, suscitent une profonde indignation et une quête de justice pour toutes les victimes de violences familiales.
Une agonie tragique
La découverte du corps d'Amandine le 6 août 2020 dans son logement à Montblanc a révélé l'horreur d'un calvaire invisible. Son corps ne pesait plus que 28 kilos, reflet de la maltraitance subie tout au long de sa vie. Des signes de sévices tels qu'une dent cassée et des plaies témoignent de la cruauté infligée par ceux qui auraient dû la protéger. Pendant le confinement lié à la pandémie de Covid-19, Amandine a été piégée avec ses tortionnaires, incapables de s'échapper.
Des violences insupportables
Les investigations de près de quatre ans ont mis en lumière un système de violences répétées et d'humiliations. Amandine était soumise à des punitions sadiques, au mépris de sa condition d'enfant. Loin d'être seule dans son martyre, elle était également affamée et humiliée, ayant souvent recours à un réfrigérateur rempli uniquement d'aliments congelés, rendant la moindre tentative de se nourrir impossible.
Les proches et amis de l'adolescente rapportent avoir vu ses camarades de classe s'inquiéter de son état, tandis qu'elle envoyait des messages désespérés sur son affamement et son supplice quotidien. Ces témoignages mettent en lumière une réalité troublante, où l'indifférence de l'entourage ainsi que les lacunes des mécanismes de protection pour les enfants ont contribué à son calvaire.
Le rôle du confinement
Le juge d'instruction souligne que « le confinement a été un accélérateur » de cette tragédie, enfermant Amandine avec ses bourreaux, sans possibilité d'échapper à leur emprise. L'association L'Enfant bleu, partie civile dans cette affaire, met en lumière les failles systémiques qui ont conduit à ce drame, notamment l'absence de mesures adéquates malgré plusieurs alertes concernant le bien-être d'Amandine.
Vers un procès historique
Ce procès marque un tournant dans la justice française face à la maltraitance. Les accusations portées contre Sandrine Pissarra relèvent d' »actes de torture et de barbarie », avec une peine possible de réclusion criminelle à perpétuité. Son compagnon, Jean-Michel Cros, est quant à lui jugé pour privation de soins ayant entraîné la mort, encourant jusqu'à 30 ans de prison. L'issue de ce procès pourrait servir d'exemple en matière de protection de l'enfance et de la lutte contre la maltraitance.