Le département de l'Hérault prend une décision sans précédent en supprimant entièrement son budget consacré à la culture. Cette annonce, faite par Kléber Mesquida, président (PS) du conseil départemental, a de grandes implications pour les acteurs culturels de la région, alors que des lignes de financement vitales disparaissent à l'horizon 2025.
Une coupe drastique dans les budgets culturels
Lors d'une récente réunion, Kléber Mesquida a révélé que l'Hérault serait le seul département de France à consacrer « zéro centime » à la culture d'ici 2025. Avec un budget annuel de 2 milliards d'euros, dont seulement 5 à 6 millions d'euros étaient dédiés à l'effort culturel, cette décision choque de nombreux acteurs de la scène locale. Les critiques fusent sur l'impact dramatique que cela aura sur la diversité et la vitalité culturelle du territoire.
Un contexte budgétaire délicat
Face à un déficit supérieur à 103 millions d'euros, le conseil départemental annonce la nécessité de réduire les dépenses non obligatoires, ce qui inclut les subventions à la culture. Dans une communication directe avec Libération, le département a expliqué sa concentration sur des « compétences obligatoires » telles que l'éducation musicale et les services aux personnes âgées. Le président déplore l'absence de flexibilité budgétaire, conséquence notamment des baisses de dotations de l'État.
Conséquences alarmantes pour les acteurs culturels
Les organisations culturelles expriment leur inquiétude quant à leur avenir suite à cette annonce. Sandrine Mini, directrice du théâtre Molière-Sète, souligne que cette réduction brutale pourrait drastiquement limiter la programmation culturelle. Des préoccupations similaires sont partagées par d'autres membres du secteur, qui s'interrogent sur leur capacité à fonctionner dans cette optique de « budget zéro ».
Une offensive idéologique ?
Cette décision soulève également des questions sur la direction politique en matière de culture en France. Une tribune récente dans le Huffpost dépeint cette politique comme une action délibérée pour affaiblir le service public culturel au profit de critères principalement privés. Cela entache les relations entre différentes instances politiques, toutes accusées de participer à cette « offensive idéologique » contre la culture.
Un avenir incertain
La situation de l'Hérault reflète une tendance inquiétante à l'échelle nationale, où les décisions budgétaires menacent la pérennité des initiatives culturelles. Un responsable s'interroge sur la capacité des acteurs locaux à « survivre » dans un écosystème de financement en déclin. Au-delà des chiffres, c'est l'essence même de la culture qui est en jeu, potentiellement mise en péril par une gestion budgétaire qui semble privilégier d'autres priorités sociales.