Le département de l'Hérault vient d'annoncer une réduction drastique de 50% de son budget culturel pour l'année 2025, provoquant une onde de choc parmi les acteurs du spectacle vivant. Cette décision, mise en lumière par Kléber Mesquida, son président, soulève de vives inquiétudes sur l'avenir des nombreuses structures et artistes qui œuvrent dans le département.
Des réactions alarmantes des professionnels du spectacle
La nouvelle a suscité une réaction immédiate et préoccupante au sein des communautés artistiques de l'Hérault. « Quand il n'y a plus d'argent dans les caisses, c'est toujours la culture qui trinque en premier ! », déclare Isabelle Dangerfield, une comédienne montpelliéraine et membre historique du Syndicat Français des Artistes (SFA). Selon elle, cette décision représente un coup porté au spectacle vivant, qu'elle compare à une coup de tronçonneuse destiné à éradique la créativité et l'imaginaire.
Conséquences sur la programmation des théâtres
Les organisateurs de spectacles, quant à eux, ne cachent pas leur inquiétude. Sandrine Mini, directrice du théâtre Molière de Sète, souligne que cette décision aura des conséquences directes sur la programmation de son établissement. Des spectacles d'envergure comme le cirque Trottola, initialement prévu pour l'automne, devront être annulés. « Nous devons faire peser sur les personnels des charges de travail plus lourdes pour maintenir un service de qualité avec des tarifs raisonnables, » explique-t-elle avec frustration.
L'impact sur les intermittents du spectacle
La situation est d'autant plus inquiétante pour les intermittents du spectacle. Minée par l'incertitude économique, la profession est déjà fragilisée, et une telle coupe budgétaire ne fera qu'aggraver la situation. « Dans notre région, un intermittent sur trois est menacé, et un sur deux pourrait perdre son emploi d'ici 2026, » prédit Sandrine Mini. Cela signifie que les artistes seront contraints de se tourner vers des aides sociales comme le RSA, augmentant ainsi la pression sur le département, selon leurs prévisions.
Des coupes budgétaires qui touchent également le sport
Ce désengagement culturel n'est pas isolé. Le département de l'Hérault a également annoncé l'absence de subventions pour les associations sportives en 2025, ajoutant un fardeau supplémentaire à la crise actuelle du secteur. Seul Hérault Sport, l'office départemental dédié au sport, sera maintenu, provoquant également des discussions passionnées dans le milieu sportif.
Le département face à des responsabilités externes
Kléber Mesquida a tenté de justifier ces décisions en blâmant l'État pour la situation financière du département. Dans un communiqué, il a déclaré que les dettes de l’État envers l'Hérault équivalent chaque année à 20 ans du budget dédié à la culture. Cette situation met en lumière la nécessité d'un soutien accru aux collectivités pour faire face aux défis actuels.
Malgré les appels à la réflexion et la quête d'un dialogue constructif, le département n’a pas donné suite aux demandes de commentaires, laissant le milieu culturel dans l'incertitude et l'inquiétude. Cette situation inquiétante nécessite une attention immédiate pour préserver la vitalité artistique de l'Hérault et au-delà.