A l'approche de ses 100 ans, Pauline Herban, figure emblématique de la Résistance tarnaise, a été récemment décorée de la Légion d'honneur. Cette célébration a eu lieu dans un contexte émouvant, entourée de sa famille et de proches. Le parcours de Pauline résonne comme un témoignage poignant des sacrifices et de l'engagement durant la Seconde Guerre mondiale. Elle dédie cette distinction à ses camarades disparus, rappelant l'importance de la mémoire collective.
Un moment de fierté et d'émotion
Lors de la cérémonie à Albi, Pauline Herban est arrivée dans un fauteuil roulant, vêtue de noir, mais elle a fait preuve d'une élégance indéniable. Son gendre, le colonel Boyer, lui a remis la médaille, un moment que Pauline a vécu avec humilité et émotion. « Cette décoration, mes collègues disparus la méritaient tout autant que moi », a-t-elle déclaré, soulignant sa modestie et son esprit de camaraderie.
Le parcours exceptionnel de Pauline Herban
Née en Roumanie en 1925, sous le nom de Pauline Oltean, elle a grandi dans un contexte historique tumultueux. Arrivée en France à l'âge de cinq ans, elle a rapidement été confrontée aux réalités d'une Europe en phase de reconstruction après la Première Guerre mondiale. Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, elle se retrouve dans une région de zone libre, prenant par la suite un rôle actif pour défendre sa patrie.
Une détermination inébranlable
Avec son amie, Renée Taillefer, Pauline a décidé d'aider les jeunes réfractaires du Service du travail obligatoire (STO), s'illustrant comme agent de liaison dans le milieu de la Résistance. « J’étais en charge de transmettre les messages entre les groupes de maquisards », se souvient-elle. Son engagement lui a permis de distribuer des armes parachutées et de réaliser diverses actions clandestines pour soutenir ses camarades résistants.
Une vie dédiée à la défense de la liberté
Après la libération de Gaillac en 1944, Pauline intègre le 54ᵉ groupement d’artillerie de l’air, où elle devient sergente. Son dévouement pour la France l’amène à risquer sa vie jusqu'à la fin de la guerre. En reconnaissance de ses services, elle est naturalisée en 1947 et se voit, plus tard, remettre la croix du combattant volontaire en 1996 à Albi.
Réflexions sur le monde actuel
Pauline, à l'approche de son centenaire, exprime des craintes concernant la politique et la religion, sources potentielles de divisions. Elle rappelle la nécessité de vivre ensemble, fort de ses expériences passées. « Ce qui sépare le monde, c’est la politique et la religion. Mais je voudrais dire que l’on peut tous vivre ensemble », affirme-t-elle avec conviction.
Un symbole d'espoir et de mémoire
Le parcours de Pauline Herban illustre non seulement son courage, mais également l'importance de la mémoire vécue. Elle évoque la bienveillance de la famille Taillefer durant son enfance, contrant ainsi les préjugés de l’époque. « Comme quoi, on peut dépasser les clivages et faire de grandes choses ensemble », conclut-elle, délivrant ainsi un message d'espoir aux générations futures.