La décision municipale de fermer la seule station de ski du Tarn, localisée à Picotalen, engendre une polémique croissante au sein de la population locale. Ce conflit, qui dure maintenant depuis quatre ans, est principalement alimenté par des préoccupations concernant la sécurité des usagers, exacerbées par l'inadéquation des infrastructures de secours, notamment les bornes d'appel d'urgence qui ne fonctionnent pas.
Un arrêté municipal contesté
« Ça ne marche pas ! Ça ne marche pas ! », s'exclame Robert Bousquet, actuel maire de Lacaune, en réponse aux suspicions qui entourent la fermeture de la station de ski. Cet arrêté municipal prohibe l'accès aux trois pistes de randonnées de ski de fond, d'une longueur de 3, 7 et 15 km, qui sont généralement accessibles lorsqu’il y a une couche de neige suffisante.
Des bornes d’urgence hors-service
Le maire s’agace face à la communication ambigüe autour du véritable statut de la station, la qualifiant injustement de « station de ski ». Il souligne également que le plan communal de sauvegarde en montagne, qui stipule l’installation de bornes d’appel d’urgence, s’avère inefficace car les deux bornes sont hors-service. Cette situation soulève des interrogations majeures sur la sécurité en milieu montagnard.
Des points de vue divergents sur la situation
André Cabrol, l’ancien maire, tient un discours différent, précisant que seule une des bornes est défectueuse, tandis que la ligne téléphonique fonctionne. Il déplore que la mairie laisse perdurer ce problème qui n'est pas récent, une situation qui a d’ailleurs été identifiée depuis plus de quatre ans.
Les constatations des autorités
Suite à une réunion de la commission municipale de sécurité, des représentants de la gendarmerie et des pompiers ont testé les bornes, confirmant qu'elles ne transmettent pas d'appels. Un participant a expliqué qu'une sonnerie est bien audible, mais que l’interlocuteur reste injoignable, créant une situation de vulnérabilité pour les skieurs.
Un précédent tragique rappelle les enjeux de sécurité
La préoccupation de la sécurité est d'autant plus grande en raison d’un tragique événement survenu en février 1996. Un couple d’instituteurs d’Albi, accompagné de ses trois enfants, s’est perdu lors d'une randonnée à ski au col de Picotalen. Deux des enfants ont succombé à l’hypothermie. Cet incident a laissé une empreinte indélébile sur la mémoire collective et souligne l'importance de respecter certaines précautions lors des activités en montagne.
Des solutions potentielles en attente
Selon des sources, l'opérateur Orange pourrait résoudre les problèmes de communication prochainement, ce qui donnerait la possibilité de rétablir les services d'urgence. Toutefois, des habitants redoutent de rester privés de la joie de skier si les conditions climatiques ne s'améliorent pas d'ici là . Pour Jean-Bernard Bardy, en charge de damer les pistes, l'urgence de la situation est on ne peut plus claire : « Il ne me reste plus qu’à espérer que les dépanneurs trouvent une solution rapidement ».
La fermeture de cette station emblématique est donc bien plus qu'une simple querelle locale. Elle met en lumière des enjeux de sécurité cruciaux pour les sports d'hiver, ainsi que la nécessité d'une communication claire et efficace entre les autorités et la population.
A lire aussi : Ça fait quatre ans que ça dure.
Pour plus d'informations : Renseignements sur la fermeture de la station.